Four à pain à La Fabrique - BROSVILLE -

- Le bâtiment -

 

La bergerie dans la verdure, projet de restauration d’une ruine ...

La (très) vieille bergerie est envahie par la végétation au point de ne plus la voir.

Un jour je la restaurerai ... ???

L’idée d’un four à pain me trotte dans la tête. Pourquoi ne pas restaurer la bergerie sous la forme d’un four à Pain.

L’idée n’est pas du goût de tout le monde à la maison !

On essaie de me convaincre de fabriquer à cet endroit une serre !

Je ne sais pas encore mais l’idée d’une restauration fait son chemin dans ma tête.


L’endroit est cohérent pour un four à pain : que ce soit dans les fermes de l’Eure ou dans les “Clos masure“ du pays de Caux, les fours sont toujours bâtis prés d’une marre ou d’un point d’eau. Il fallait se prémunir contre les incendies qui faisaient d’importants dégâts dans les fermes.


Je ne suis pas certain que l’on puisse parler de restauration. Reconstruction serait plus approprié. Mais que reste-t-il vraiment de ce vieux bâtiment?

Août 2009     Coté Nord

Août 2009     Coté Nord-Ouest

Août 2009     Coté Sud

Toujours la bergerie, mais en hiver... Si si, sous les arbres!

2 photos prises le 22 janvier 2010

La décision d’agir est prise. D’abord dégager la végétation et évaluer l’état de la ruine. Ensuite ... on verra bien ce qui est possible.

Ca y est, me voici au travail, à l’intérieur de feu la bergerie ...

Nous sommes le 19 mars 2010.


Il y a des arbres partout. des sureaux , des sycomores.

La charpente et la toiture se sont effondrées, le sol est jonché d’ardoises, de poutres pourries et de pans de murs de terre et de pierres.

On y voit plus clair !

A droite, coté Est, il y avait une espèce de cabane en planches couverte en tôles ondulées. Elle prolongeait le bâtiment en dur. Sur la photo il ne reste que les tôles au sol.

Au bord de la source, le noisetier à déjà été bien diminué, je vais le finir.

Août 2010

Et voilà ce qui reste de ce qui fut une bergerie. Je l’ai connue en 1975, en bon état avec une toiture en ardoises. On peut encore y voir, au fond, la mangeoire où il ne reste plus que cinq barreaux.

Finalement, les lierres et autres feuillages d’arbres ont servi de maigre protection aux murs. Les sureaux qui ont poussés au Nord et à l’Ouest ont produit des racines dévastatrices. Enfin voilà ce qui reste...



Je fais venir Claude, l’entreprise de terrassement, pour qu’il m’aide avec son tracto-pelle à dégager les souches et les restes des murs Est, Ouest et Nord.


L’homme est avisé, il me conseille de démonter le maximum des murs à la main pour récupérer les pierres. Elles seront bien utiles pour la reconstruction.

Il interviendra après. C’est décidé, je construis un four à pain.


Sitôt dit sitôt fait.

Le maximum de ce qui était faisable est fait ... pas sans mal  Entre nids de guêpes qui attaquent et anciennes réparations (au ciment) qui résistent.

(et j’ai eu de l’aide !! comme quoi, tout le monde peut changer d’avis et les opposants peuvent devenir supporters !)

14 septembre 2010


Le tracto-pelle a fait son oeuvre :

Surprise !

Il y a une dalle sous les gravats.( En fait il y en a deux, une grande et une petite)

La grande est solide, plane et en bon état. On la garde!

Avec Claude on a tracé les fondations qu’on coulera la semaine prochaine.


Le mur Sud est intéressant. Je le garde. La partie basse est double, il faudra juste refaire les joints. La partie haute sera doublée avec colombages et remplissage.

Il faut quand même le raccourcir sérieusement : de 6,2m à 4,5m.

23 septembre 2010


Rendez-vous à 8h avec Claude, il livre le béton, quasiment sec, avec son camion en passant par le champs où, justement, Joël Vanderstichèle vient de mettre cinq vaches et cinq veaux. Olé !!


La veille au soir on avait installé la ferraille de telle sorte que la fondation ceinture complètement tout le bâtiment.


Deux bons mètres cube de béton sont tirés et surtout positionnés au support des poteaux.


Une réserve est pratiquée au dernier moment (je n’y avais pas pensé avant) pour installer plus tard une pierre de seuil devant l’entrée.

23 septembre chez Olivier, le charpentier.

A midi, le béton des fondations étant coulé, je téléphone à Olivier pour l’avertir de l’avancement du projet.

Il m’explique que mon petit bâtiment est en cours de fabrication et que je devrais passer à l’atelier pour voir ça !


Impressionnant ! par terre, ça paraît immense, je pensais qu’ils s’étaient trompés dans les mesures ... mais non, tout va bien. Quand même, c’est grand mais ça a de la gueule !


La fabrication s’effectue au sol et chaque pièce de bois est numérotée.

L’assemblage définitif se fera sur place : un puzzle.

Il ne reste plus que les pignons à fabriquer et la pose pourra avoir lieu.

Peut-être à la fin de la semaine prochaine ???


J’en profite pour faire des photos du chantier de l’ami Eric qui fait refaire le pignon de l’abri de la roue du moulin, à nous deux nous occupons tout l’espace de l’atelier.

Lundi 4 octobre, 8 heure, Olivier arrive avec 2 camions et 5 ouvriers.

Ils déchargent les camions et trois charpentiers restent pour monter “l’édifice“.

18 heure, la première journée de travail des charpentiers se termine : Stupéfiant ! : Ils travaillent vite, mais surtout, ça paraît très grand. Je commence à matérialiser l’étendue du travail qu’il me reste à faire ...

6 octobre

La charpente est terminée et le voligeage est bien engagé. Fin prévue pour demain midi. Il ne reste qu’un quart de la façade sud sans voliges. Puis il faudra poser l’entrait de support de l’avaloir.

Claude est venu apporter les pierres qui seront utilisées pour supporter les poteaux.

Francis, le couvreur, est prévu pour vendredi. Il posera la sous-couverture et, la semaine prochaine, les ardoises.

6 octobre.

La charpente est finie et le chevêtre est posé ... en force. C’est très solide, l’avaloir sera bien installé sur un tel support.


Cet après-midi, achat avec Francis, de tout le matériel de couverture dont un joli épis en zinc à poser à l’intersection des arêtes de toiture.


Demain, pose de la sous toiture et la semaine prochaine, pose des ardoises.

Francis évalue à 3 semaines le temps de pose. Jusqu’à présent le timing est parfait.



La toiture finie, il n’y aura plus d’autre intervenant sur le chantier que moi !!

c’est la que ça va devenir sérieux ...

Le couvreur a fini de poser la sous toiture vendredi soir, la charpente va passer le week-end à l’abri de la pluie ... qui est annoncée.

15 octobre : La couverture est commencée. Presque toute la façade Nord est couverte et Francis s’est fait plaisir : il a travaillé à l’ancienne avec des découpes en haut, sur les cotés et en bas. Aucune partie en zinc, toutes les arrêtes  joignent en recouvrement. C’est rudement bien.

Et voilà le travail :

16 octobre, je taille et pose les pierres supports des poteaux.

Je les avais préparées la semaine précédente mais là, à l’aide de 2 étais et d’un cric de batteuse, je les ai ajustées, placées et scellées avec un mortier de chaux dosé à  4 volumes de sable pour 2 volumes de chaux.

Et j’ai réussi à faire au milieu de la sablière basse du pignon ouest, un support  triangulaire fait avec 2 pierres empilées. Gros travail de taille.

22 octobre 

je “limousine“ depuis le début de la semaine. ( limousiner : maçonner avec des pierres tendres) et les murs sous les soles commencent à prendre forme. Ce soir le pignon Ouest est fini.

J’ai aussi percé le vieux mur pour pouvoir installer la fenêtre coté sud.

La toiture s’avance bien. Francis a terminé le coté Nord et toutes les arêtes.

Il ne reste qu’un petit tiers de la face Sud à finir, plus quelques bricoles de finition. Francis se fait plaisir à fignoler son travail qui visiblement lui plaît bien.

Ce soir on a essayé l’épis : c’est vraiment très bien, ça complète parfaitement l’ensemble.

La semaine prochaine la toiture et les murs sous les soles seront terminés.

Voilà les petits murs en pierres, recto/verso. Ca fait quelques pierres à manipuler plus 5 sacs de 30 kilos de chaux CL90 et 2,5 fois plus de volume de sable. C’est physique.

Pour le premier rang de pierre, au niveau du sol, j’ai placé des silex. Il n’y aura pas de gouttière et le silex résistera aux projections d’eau de pluie.


Pour commencer, j’avais acheté de la chaux PF 80 (pré-formulée) car le vendeur où je suis allé m’a expliqué que la chaux ne se vendait que comme cela.  Faux !

L’aspect du mortier obtenu ne me disait rien, je suis allé chez point P et j’y ai trouvé de la chaux aérienne CL 90, celle qui figure dans tout ce que j’ai pu lire sur le sujet (Bibliographie). Et ça m’a donné un beau mortier crémeux, pas trop liquide, parfait à travailler.


Il me manque juste la terre argileuse que je souhaitais ajouter à la chaux car, hélas, Claude a cassé son tracto-pelle et ne pourra m’en apporter que dans une bonne semaine ...


Le dosage pour le mortier que j’ai utilisé au début pour l’assemblage des pierres tendres est de 5 seaux de sables pour 2 seaux de chaux. Maintenant je mets 3 seaux de chaux.


La difficulté consiste à obtenir un bon résultat sur chaque face du mur, en respectant l’alignement et l’épaisseur. D’où la nécessité de tailler presque toutes les pierres.


C’est amusant de penser qu’en même temps, les syndicats sont en grève contre l’allongement de la durée du temps de travail pour partir en retraite!!! Je viens de prendre 63 ans et je bosse... pour le fun! Je ne dois pas être normal, ou bien ce sont les autres qui ne le sont pas.

25 octobre

Claude m’a livré un nouveau camion de sable ... j’en consomme pas mal !

Et surtout, il m’a apporté des pierres et plus précisément 2 corbeaux, qu’il m’a spécialement taillés, et une grande pierre de 1,38m légèrement galbée pour mettre à l’entrée du four.

Egalement une grande pierre plate dans laquelle je vais pouvoir faire la table d’appui de fenêtre du mur en pierres : 88 X 26 cm. et avec le reste, des pierres pour la façade du four.

J’ai commencé le support de la motte en plaçant des grosses pierres de silex sur le tracé pour rattraper le niveau de la dalle de la pièce principale.

Ces pierres se trouveront ensuite sous le remblai en terre battue.

En effet, quand on a dégagé les gravats sur l’emplacement de l’ancienne bergerie, on avait trouvé 2 dalles de ciments. L’une à peu près de niveau et l’autre, plus basse et inclinée à environ 5% vers le Nord. Donc, première chose à faire : mettre de niveau.

C’est le vrai début de la fabrication du four proprement dit !

29 octobre

Ca y est, la toiture est finie. Bravo Francis !

Petites roses en plomb : signature du compagnon.

Le sous-bassement de la motte se monte doucement. J’ai fabriqué un gabarit pour m’assurer de la bonne disposition des pierres sur le tracé circulaire. Et voilà le travail. L’intérieur est bourré de gravats compactés, au-dessus desquels j’ai placé des pierres (silex) et jeté dessus un mortier de chaux bien liquide afin de bloquer le tout.



Prochaine étape : 3 rangs de briques.

Il faut que les briques soient parfaitement alignées.

J’utilise les chutes de liteaux pour avoir des espaces réguliers entre chaque brique que j’aligne à l’aide d’un cordeau fixé au centre de la motte, de telle sorte qu’elles soient toutes bien sur le rayon du cercle.

Un autre liteau est placé sous l’arrière des briques pour assurer le niveau.

La clé de la réussite : prendre son temps.

3 novembre

J’ai fait un voyage d’approvisionnement en briques à la briqueterie de La Grive à Lisieux.

J’en ai acheté 800 Kg! Des anciennes de 4,5 d’épaisseur et un peu orange pour le soubassement de la motte, les pavés de sole (22 x 22 x 6) et quelques réfractaires.

Le C15 et sa remorque ( prêté par Eric) a été bien brave ... C’est fait.

Je n’ai toujours pas de porte de four et la construction avance lentement certes, mais elle avance et je vais vraiment avoir besoin de la porte pour fabriquer la gueule du four au bon format. J’en ai parlé autour de moi, mais c’est sur internet, “au bon coin“ que je trouve le plus de choses. Ce soir j’ai eu au téléphone un gendarme à la retraite, il habite près de Nancy et il vend une vielle porte des fonderies VADONVILLE dans les Vosges. 76 cm x 42 hors tout et 62 X 35 utile. Je crois que je vais l’acheter et cherche le meilleur moyen de faire voyager la porte d’environ 20 Kg de Nancy jusqu’à Brosville.

9 novembre

Ça se monte. Il faut prendre son temps, attendre que le rang de pierres soit à peu prés sec pour pouvoir en superposer un autre. Mais le plus fastidieux, c’est le remplissage du milieu avec des gravats, terre et cailloux. Je procède par couches successives : une couche de terre et gravats puis une couche de pierres noyées dans le mortier de chaux et ainsi de suite.

Pour la façade du four, j’ai taillé et positionné les pierres des montants latéraux. En bas, j’ai utilisé les grosses pierres qui me restaient . Elles sont un peu vertes mais je les nettoierais lors des finitions.


Je n’ai pas commencé les murs de droite et de gauche pour deux raisons : 1) je finis d’abord les rangs du sous bassement, 2) je conserve la possibilité de passer pas là plutôt que de devoir faire le tour.

10 novembre

J’ai trouvé une porte de four sur internet, Vive “le bon coin“!     Et elle est belle!

Ca n’a pas été évident d’en trouver une ancienne et avec les bonnes dimensions.

Elle est en très bon état et a été fabriquée dans une fonderie des Vosges crée en 1706 qui a fermé en 1895. C’est une très vielle porte, elle a plus d’un siècle !

Prix avec le transport : 348€.

19 novembre

Le sous-bassement de la motte est monté, Il ne reste plus qu’à attaquer le vif du sujet : le four lui-même. Le milieu est rempli et tassé. le dessus est constitué de pierres que j’ai noyées dans un mortier de chaux sur lequel je vais couler une dalle réfractaire. Je pense mélanger du mortier réfractaire avec de la pouzzolane et du ciment fondu, pour obtenir un béton réfractaire qui servira de support à la sole.


La façade est prête à recevoir la grosse pierre légèrement galbée de 1,38 m de long. J’ai fabriqué une forme en bois de la surface exacte de cette pierre pour tester la bonne planimétrie et la bonne dimension de la surface qui va la recevoir. Vu son poids, je dois la placer du premier coup! avec un palan.

J’oubliais : la première fenêtre est posée ...

Mais, ça y est, l’hiver est arrivé, il gèle depuis plusieurs jours et de plus en plus fort ... Fermeture du chantier : 19 novembre 2010.

Dommage, j’aurais bien voulu sceller la grosse pierre d’entrée du four et faire la dalle réfractaire support de la sole. On attendra le mois d’avril.

20 Décembre

J’ai bien fait de fermer le chantier ! 25 centimètres de neige, c’est exceptionnel en Normandie. On en a profité pour finir la pose des fenêtres et de la porte.

- 2011-

18 Mars

Réouverture du chantier.

Cet hiver j’ai quand même fait 2 ou 3 petites choses comme installer l’électricité.


J’ai passé un câble sous-terrain depuis le préau jusqu’à la porte d’entrée où j’ai placé un boitier de raccordement d’où partent un câble vers l’interrupteur de l’entrée et un autre câble qui traversera la pièce dans la dalle que je coulerais pour poser le carrelage. Au départ, sous le préau, j’ai posé un disjoncteur différentiel qui, d’une part sécurise l’installation et, d’autre part, me permet de mettre le bâtiment hors circuit.


C’est quand même très sympa de disposer de l’électricité sur le chantier.

J’ai aussi installé un plancher (plafond) au dessus de la future motte.

D’abord, pose des solives tous les 45 cm puis pose du plancher. En fait j’ai mis des lames de bois de sapin dites “lames à volets“. Simple. Plus compliqué, boucher tous les trous dus aux passages des chevrons. Ca m’a bien occupé.


Autre idée hivernale : poser des vitres en haut du pignon ouest pour bénéficier d’un éclairage complémentaire. J’ai découpé des gabarits dans du carton d’emballage et fait tailler des verres chez “Binette entreprise“. Simple.

Plus compliqué, fabriquer et ajuster les tasseaux en chêne, puis montage au “rubson“.



19 Mars

Retour au four.

J’ai scellé, finalement sans difficulté, la grosse pierre qui supportera la porte du four. Je me suis servi d’un palan, j’avais sanglé la pierre et cela m’a permis de la positionner avec précision.

Dans la foulée, j’ai placé également les deux pierres latérales et monté le petit mur à droite.


Je pense que je ne reprendrai l’élévation de façade qu’après le montage de la voute en tuileaux.


Pour le moment, préparation pour couler la dalle réfractaire support de la sole. Délimitation du périmètre par un cordon de mortier de chaux, mise à niveau avec une légère pente vers l’entrée. Tout semble OK.

22 Mars

Lundi, jour de livraison. Ce matin Claude m’a apporté 2 camions de terre (argile) et ce soir Philippe Lemarié est venu avec une remorque pleine de tuileaux, environ 1 000. Ce sont des tuileaux qu’il a lui même récupérés lors du démontage d’un ancien four dont le bâtiment était effondré. (il me les a vendus et livrés pour 350 €)

Je vais essayer de monter la voute en tuileaux en les collant à l’argile, comme dans les anciens fours. Je vais également utiliser la terre pour faire le dôme intérieur de la voute, le moule en quelque sorte. Lorsque la voute sera finie, je réutiliserai cette terre pour faire la motte et l’excédent, pour le torchis.

Préparation du béton réfractaire, dosage : 25 Kg de ciment fondu + 35 litres de sable + 30 litres de pouzzolane + 10 litres d’eau. J’ai utilisé 2,3 fois cette quantité pour une dalle d’une épaisseur moyenne de 5 cm.

Je ne suis pas mécontent des 6 briques placées sous la pierre, une fois fini, ça fera un rappel avec les briques réfractaires qui seront au dessus de la porte.

23 Mars

Ca y est, la sole est posée. Cela n’a pas été simple car les pavés réfractaires de 22 x 22 X 6 ne sont pas réguliers. Mais ce n’est pas un problème car, lorsque le four sera en activité et que le feu aura laissé des cendres, on ne verra plus les irrégularités. Beaucoup de découpes de pavé à la disqueuse : super la poussière !! J’ai fait un très léger lit de sable sur la dalle en béton réfractaire et j’ai simplement posé les pavés de sole dessus.

Finalement je me suis résolu à rapetisser la dimension du four. Sur les plans j’avais prévu 2,25 mètres de profondeur et je l’ai finalement fait de 2 mètres, ce qui n’est déjà pas mal !

Tout le monde me dit que plus c’est grand, plus c’est long à chauffer et gourmand en bois et, d’autre part, on a plus besoin aujourd’hui de fours d’une aussi grande dimension.


J’avais conservé quelques lames de polystyrène expansé de la dernière livraison Darty, elles m’ont servi à faire un joint de dilatation entre la sole et le rang de briques réfractaires que j’ai placé autour.


Mais la grande nouveauté du jour c’est mon premier travail avec l’argile et la première impression est bonne. Elle se mélange bien et assez facilement avec l’eau, ça donne une substance plastique semi fluide et, très rapidement, j’ai enlevé les gants pour brasser tout ça à la main. C’est souple et doux et pas du tout agressif.

Pour commencer, j’ai “collé les briques autour de la sole (collé les briques entres elles mais pas au sol, pour faciliter la dilatation) et ensuite j’ai fait un appui d’environ 20 cm de large et 10 cm d’épaisseur tout autour. Je voudrai savoir combien de temps il faut pour que ça sèche suffisamment et pouvoir continuer à construire au dessus.

On en saura plus demain ...


Comme on le voit sur la photo, j’ai présenté la collerette de la porte et découpé quelques briques afin de pouvoir la sceller dès demain. Ensuite j’ai protégé la sole avec des cartons (toujours dernière livraison Darty) découpés à la bonne mesure et j’ai fabriqué un axe articulé pour installer le gabarit qui me permettra de faire mon dôme en sable et terre. C’est tout pour aujourd’hui.

24 mars

Comme je m’y attendais, ce matin l’argile est toujours humide, très souple et incapable de supporter une charge donc, patience ...

Il y a un bon moment que je dois faire une tablette en pierre pour l’appui de fenêtre, c’est l’occasion. Découpe de la pierre avec une oreille de chaque coté et pose à la chaux. Ça c’est fait.

Je vais maintenant pouvoir remonter l’encadrement de la fenêtre.

25 mars

Protection de la sole avec une bâche plastique par dessus les cartons posés hier, puis installation (astucieuse car réglable) du gabarit en contreplaqué pour la fabrication du dôme. La hauteur de la voute au milieu du four est de 55 cm et la hauteur utile de la porte est de 35 cm.  A l’oeil, les 55 cm me semblent exagérés, je crois que je vais réduire à 50 ou 48 cm. Pour une bonne évacuation des fumées, la hauteur de la bouche doit être au minimum de 63% de la hauteur de la voute (c’est ce que j’ai lu). On verra ça demain.

26 mars

Finalement j’ai opté pour 48 cm, ce qui met la hauteur de porte à 77% de la hauteur maximale du four. L’évacuation des fumées devrait être au top! En revanche, j’ai fait un profil très plat du haut, la voute sera compliquée à réaliser mais, paraît-il, c’est la clé d’un bon rendement ...

Il faut une quantité incroyable de sable ( j’ai abandonné la mauvaise idée d’utiliser la terre) pour réaliser ce dôme ! C’est très long et fastidieux à faire.

J’ai posé les premiers tuileaux de part et d’autre de la porte pour que tout soit au même niveau. La collerette de la porte est remplie de demi briques réfractaires. Tout ça est monté à l’argile.

La photo de droite montre la fixation du gabarit avec 2 tubes emboîtés et fixés, sur le gabarit et sur la solive du haut, avec des colliers de plombiers. Ca fonctionne très bien.

Pour le moment, j’attend que l’argile qui tient les briques de pourtour de la sole, sèche ... 4 jours déjà ...

28 mars

Hier, c’était dimanche et j’ai laissé la terre sécher. Mauvaise nouvelle, un chat est venu faire de l’alpinisme sur mon joli tas de sable !!

Aujourd’hui, j’ai construit une espèce de “trottoir“ de la largeur d’un tuileau (22cm) tout autour du dôme, derrière les briques, de telle sorte que je puisse poser les tuileaux du premier rang bien à plat en appui sur les briques et sur le “trottoir“.

La difficulté consiste à préparer de la terre bien homogène et pas liquide, juste plastique. C’est long. Je tamise la terre dans une auge de maçon pour réduire toutes les boules et obtenir une terre fine, facile à mouiller et à manipuler à la truelle jusqu’à l’obtention de la consistance que je souhaite.

Je pars 3 jours, en revenant, vendredi, je pense que ça sera suffisamment sec pour pouvoir commercer à construire la voute.

04 avril

Cette fois le four commence à prendre sa forme ... Je monte les tuileaux !

Dans les tuileaux que j’ai récupérés, il y en a de trois tailles. Les plus épais m’ont permis de faire les deux premiers rangs, ils sont aussi un peu plus larges que les autres. Les plus petits me serviront pour terminer la voûte.

C’est un travail de patience et la pose consomme énormément de terre car les tuileaux sont disposés en éventail : ils se touchent vers l’intérieur du four et sont bien espacés à l’extérieur.

A mesure que la construction se monte, je retaille le gabarit et je dispose les tuileaux de façade, en éventail autour de la porte.

Le raccord de la voûte avec la porte nécessite quelques tailles , ça me permet d’utiliser des tuileaux cassés que je découpe à la disqueuse.

En moyenne, je consomme actuellement trois auges de terre pour un tour. Il est probable que j’en consomme encore d’avantage dans les prochains tours car l’angle de pose va s’accentuer, mais les tours seront plus petits ...

J’ai préparé le linteau qui viendra en haut de la fenêtre pour laquelle j’avais fabriqué un appui en pierre il y à une dizaine de jours. J’avais très envie de faire un linteau avec une clé : c’est fait. Je suis devenu “bon“ dans la taille des pierres.

Et maintenant que je vois cette clé, il me semble que ce serait bien d’y sculpter quelque chose ... Il faudra que je fasse quelques recherches sur les symboles des boulangers.

Reprise des travaux dans Trois Jours.

10 avril 

Il fait un temps d’été, ce matin la lumière était magnifique avec du soleil dans la brume, alors j’ai fait une photo.


Les tuileaux s’empilent, le dixième rang est commencé. Finalement ça se passe plutôt bien, c’est juste un peu long, il faut prendre son temps ... et je le prends ! Maintenant je lave chaque tuileau pour enlever la poudre de terre qui reste de leur ancienne fonction et je les pose bien mouillés, ils adhérent beaucoup mieux comme ça : l’expérience ...

12 avril 

Le quinzième rang est posé, j’en fait deux ou trois par jour, le temps de laisser sécher la terre. La jonction avec la porte est faite et ça a nécessité de nombreuses découpes. Il me reste à peu près autant de rangs à faire mais ils sont de plus en plus petits donc ça va aller plus vite.


J’ai identifié un voleur sur mon chantier ! Ça faisait un quelques jours déjà que je l’avais remarqué sans y prêter attention, mais aujourd’hui, je l’ai pris en flagrant délit !! Un bourdon (ou peut-être plusieurs) vient me voler de la terre encore bien molle sur ma construction ! il doit, lui aussi, construire quelque chose quelque part. Maintenant que je l’ai repéré, je vais tenter de le photographier ... à suivre.

J’ai arrêté de construire l’habillage de la porte.  Ces tuileaux feront partie intégrante de la façade du four et donc, ils devront supporter le poids du mur qui va continuer au-dessus, jusqu’à la cheminée. Je pense que je ne vais pas les monter avec de la terre mais plutôt avec un mélange de terre, chaux et sable. Il me semble que ça sera beaucoup plus résistant.

14 avril 

Le dix-huitième rang est posé et le dix-neuvième est commencé. Le problème est maintenant l’accessibilité. J’ai eu la bonne idée de faire, cet hiver, un plafond qui me gène bien pour poser les tuileaux du haut. En plus, le centre du dôme est à plus d’un mètre du bord extérieur et, pour mettre de la terre presque liquide sur des tuileaux presque verticaux ... c’est sportif !! Je pensais que la pose des derniers rangs me prendrait moins de temps car ils sont plus petits, hé bien non!

La satisfaction c’est de voir le résultat : ça commence à avoir de la gueule.

16 avril 

Ça y est ! J’ai enlevé le gabarit, il n’est plus utile car le dessus du tas de sable est quasiment plat et solide, je m’appuie même dessus pour poser les tuileaux. J’ai également fini de raccorder la bouche pour obtenir un cercle qui finira le dôme ... On voit le bout ....

J’ai enfin réussi à photographier un bourdon s’approvisionnant en terre fraiche : le voleur.

Les tuileaux avant et après lavage. Ils sont en forme de trapèze et leurs dimensions sont de 22,5 cm de long et 12,5 à un bout et 13,5 à l’autre. L’épaisseur est d’environ 1 cm. Il est absolument nécessaire de les poser bien mouillés pour qu’ils adhèrent convenablement.

19 avril 

Ça y est ! La voute a été terminée à 17 heures aujourd’hui.

J’en suis très fier, c’est un vrai travail traditionnel réalisé uniquement avec de la terre, cuite pour les tuileaux et crue pour le liant. Je n’ai pas réussi (malgré mes recherches) à rencontrer un artisan qui a réalisé ce travail là. Il me reste à recouvrir après séchage, la voute avec du torchis.

Les 6 ou 8 derniers rangs ont été fait avec les “petits“ tuileaux. (On en voit 3 sur la photos des tuileaux, à droite). Pour finir, j’ai fait une clé avec un pavé de sole que j’ai découpé. Dans le four, apparaîtra un carré de brique mais la pièce est en fait triangulaire et fonctionne exactement comme une clé dans une voute, elle s’appuie sur les tuileaux de part et d’autre.

Au total, j’ai placé presque 1100 tuileaux ! et je les ai tous utilisés à l’exception des cassés. Heureusement que j’ai eu la bonne idée de modifier mon plan et de réduire la profondeur du four à 2,05 mètres au lieu de 2,25m, je n’en aurais pas eu assez pour finir.

Bon, pendant que ça sèche, on va reprendre les travaux de façade du four et la taille des pierres ... et je pense déjà à la cheminée et à l’avaloir qu’il va bien falloir monter.

La voute se termine, il n’y a plus que 7 tuileaux au tour.

Ça se corse, il faut maintenant faire des découpes et penser à fabriquer une clé de voute.

Je travaille sur les plans et le dessin général du bâtiment et je passe beaucoup de temps à faire des recherches sur internet.... Je vais faire une page “Plans“ sur ce site.


J’ai vu le charpentier, Olivier PIEDEFER. On s’est mis d’accord sur la fabrication de l’ossature et la charpente d’un petit bâtiment de 4,5 mètres de large et de 8,4 mètres de long, dont 3,5 mètres ouverts pour accueillir la “motte“ du four à pain. L’ensemble sera sensiblement plus petit que l’ancienne construction.

24 avril 

C’est dimanche, repos. J’en profite pour faire une mise à jour.

J’ai fait quelques travaux sur la façade du four. Notamment, j’ai posé la collerette en tuileaux (je les avais mis de coté) tout autour de la porte et fait comme faisaient les anciens : une finition en ‘V / clé de voute“ en haut. J’ai fait un mortier de terre, chaux NHL75 (rupture de CL 90 chez PointP) et sable pour faire ce travail car ça fait partie du mur-cheminée et il va y avoir du poids à supporter.

Deux nouvelles pierres latérales sont maintenant taillées et posées et cela va me permettre de continuer l’élévation de la façade avec une transition en briques réfractaires, vers la fabrication de la cheminée.

Satisfaction. Ça a de la gueule !

Comme c’est dimanche de Pâques et qu’il fait beau, voici des photos de l’ensemble : Bonus !

1er mai

la prochaine étape va consister à faire l’avaloir et le conduit de fumées. Il me faut acheter des briques. La briqueterie Lagrive n’a toujours pas de site internet digne de ce nom. En revanche la briqueterie deWulf à Allonne près de Beauvais qui n’en avait pas s’est dotée d’un site très documenté (lhttp://www.briqueterie-dewulf.fr/index.php). J’y ai découvert des tas de produits que Lagrive n’a pas. Les pavés de sole semblent  beaucoup mieux que ceux que j’ai achetés ... et posés! Il ont des carrelages qui me plaisent bien (...sur internet) il faut que j’y aille pour me rendre compte sur place.

Je vais devoir faire un coffrage pour construire correctement l’avaloir.

J’ai fait le calcul du nombre de briques dont j’ai besoin (environ 600) pour environ 1,26 tonnes !!

Eric est vraiment très sympa, il m’a à nouveau mis à disposition son C15 et sa remorque. Possibilité de 450 kg dans la remorque et 950 kg dans le C15. Je peux transporter toutes mes briques en un seul voyage.

L’expédition est prévue pour demain.

2 mai

J’y suis allé. Un peu loin mais très bonne adresse. Départ à 9h30 et arrivée pour la fermeture de midi ... déjeuner chez “courte-paille“ et retour à la briqueterie pour l’ouverture à 13h30. Très sympa et pas avares de conseils! Finalement, sur leurs conseils, j’ai pris des briques différentes pour l’avaloir (intérieur) et la cheminée (extérieur) au total 620 briques pour 1,34 tonne. Celles qui serviront à monter l’avaloir sont claires, presque orange, et font 4,5 cm d'épaisseur. Ce n’est pas nécessaire d’utiliser des briques réfractaires, les briques ordinaires sont déjà cuites à 1 200 degrés, elles n’auront jamais à supporter une température aussi élevée. J’ai commandé pour octobre 18 m2 de carreaux de terre cuite 18,5 X 18,5 “paille-rosé“ et si possible un peu de déclassés. Les pavés de sole sont beaucoup mieux que ceux de Lagrive ... et on m’a conseillé de les lier avec des joints en coulis d’argile. Chez deWulf les gens sont de vrais professionnels avec plein d’expérience. Retour at home vers 17h15 car j’ai roulé très lentement compte tenu du chargement. Et 2 bonnes heures de plus pour tout décharger et ranger, voilà une journée qui se termine.

Je vais être absent 3 jours, je vais pouvoir réfléchir à la meilleur façon de m’y prendre pour monter cet avaloir.

10 mai

Ca fait un petit moment que je n’avais pas travaillé sur mon chantier favoris ...

Le mur de façade est entièrement monté (recto et verso) Hé oui, un échafaudage est maintenant nécessaire : excellent pour la gym ... et je monte, et je redescends, je remonte avec une pierre, non ce n’est pas la bonne, je redescends en choisir une autre .... comme ça toute la journée. Maintenant c’est plus simple car je commence à monter les briques ... et elles sont toutes du même format, c’est super !!

Effectivement, j’ai posé le premier rang de briques au niveau de l’entrait. Je vais attaquer l’avaloir. Compte tenu que les briques vont devoir se décaler à chaque rang pour passer d’un rectangle de 60 par 200 (base de l’avaloir) à un autre rectangle de 20 par 40 (format du conduit de fumées), j’ai pensé qu’un coffrage me simplifierait le travail. Les briques s’appuieront dessus et la pente sera régulière. J’ai demandé à Jean, il va me fournir en bois de coffrage. Vive les copains!

J’ai rencontré quelques difficultés ... de tailles. Les grandes pierres sont lourdes et, quand il faut les placer en hauteur, c’est encore plus lourd ! Les corbeaux, par exemple mais, au final, c’est pas mal.

Comme on le voit, j’ai abandonné l’idée de mettre des briques réfractaires au-dessus de la porte du four car c’est inutile, dixit Mr DeWulf. Et c’est une bonne idée car il y aura déjà suffisamment de briques plus haut avec l’avaloir et la cheminée.

13 mai

Le coffrage est fait. Pas si simple. Il faut penser au décoffrage ... J’ai tout enduit de paraffine pour que la chaux n’adhère pas trop sur les bois de récupération.

J’ai vissé des chevrons sur l’intérieur des poutres en chêne qui délimitent l’avaloir, ils servent de support au coffrage. Il suffira de les dévisser pour le démonter par le bas.

Sur le mur du fond, celui qui se trouve au-dessus de la porte du four, j’ai monté 9 rangs de briques puis j’ai fait une table de registre à l’aide de 2 briques décalées. Le mur reprend ensuite dans la même position que les 9 premiers rangs.

J’avais lu et conservé des documents concernant la construction des cheminées, les 2 points important pour avoir un bon tirage sont : créer une table de registre dans le conduit et faire dépasser du toit la cheminée d’environ 40 centimètres. La table de registre, c’est fait !

2 Juin

Voilà bientôt 3 semaines que je n’avais pas travaillé. L’avaloir est fini, reste à faire la cheminée.

Mine de rien, ça fait beaucoup de briques ! Le coffrage m’a été très utile, je ne vois pas comment j’aurais pu faire autrement. Il a fallu que je m’adapte car la panne m’a obligé à couper quelques briques sur 2 rangs. Mon tréteau de maçon ne m’a pas suffi, j’ai du bricoler un étage de plus avec des bastaings posés sur les barreaux de 2 échelles ... sportif ! Vu du “grenier“ (au dessus du four) on voit au dos de l’avaloir, les briques en travers pour réaliser la table de registre dans le conduit.

Je vais pouvoir monter la cheminée sans dévoyer le conduit, c’est super et j’ai vu le couvreur, on va faire le chevêtre très prochainement.

13 Juin (lundi de pentecôte)

Finalement, pas de chevêtre. Francis, le couvreur, dit que ce n’est pas nécessaire puisque la cheminée n’est pas directement au dessus du feu. C’est le four qui va conserver la chaleur et il ne fera pas plus de 40 degrés en haut de la cheminée .... cqfd! Il a donc percé dans le toit un trou de l’exacte dimension de la cheminée.

J’ai ainsi pu monter la cheminée, avec des briques différentes à l’intérieur (extrudées) et à l’extérieur (pressées), mais je n’ai pas pu finir. Deux raisons à cela : il pleut (ça faisait longtemps qu’on attendait la pluie ... et la voila!) et je n’ai pas assez de briques. Il m’en manque 7 rangs ( 8 briques par rang) pour atteindre les 40 cm au dessus du faîtage du toit.

Je vais donc retourner à la briqueterie Dewulf demain.


Et voila un peu plus de 700 briques formant l’avaloir et la cheminée pour canaliser les fumées du four vers l’extérieur, avec une sortie à 40 cm au dessus du toit. (comme prévu). Ça fait un sacré poids (1,47 t de briques plus le poids du mortier) en appui sur l’entrait et sur le mur de façade du four !

Pour faire les joints de la cheminée je vais utiliser une poche de maçon que je me suis procurée pour injecter un “coulis“ d’argile dans les fentes de rétractation qui se sont formées sur le dôme du four pendant le séchage.

17 Juin

Il y a deux mois (le 19/04) je finissais de construire la voute du four en terre et tuileaux, aujourd’hui j’ai posé par dessus une couche de torchis de plus ou moins 5 cm. Deux mois de séchage de la voute en tuileaux, c’est pas mal. Je vais faire une seconde couche de torchis dès que possible et, ensuite, je sortirai le sable qui est toujours à l’intérieur, le séchage pourra se faire plus facilement ainsi.

J’ai fini la cheminée et les joints des briques (ouf!) et Claude m’a apporté en même temps que deux ballots de paille, une grande pierre que je vais tailler pour en faire la pierre de seuil. J’ai commencé à préparer sa pose. Elle mesure 1,20 m par 62 cm et fait 13cm d’épaisseur. Il faudra qu’elle soit exactement au même niveau que le carrelage, or il n’est pas encore posé .... d’autre part, il faut lui tailler des “oreilles“ pour qu’elle s’insère entre les pierres de chaque coté de la porte. Je vais quand même la poser (sans la sceller) il sera toujours possible de faire un réglage le moment venu.

Pour faire le torchis j’utilise pour le moment mon auge de maçon que je remplis de terre argileuse dans laquelle j’ajoute suffisamment d’eau pour obtenir une argile très fluide. J’y incorpore de la paille non coupée par poignées successives et je malaxe à la main. C’est un peu long mais ça permet de régler à souhait la quantité de paille et de terre en fonction de l’utilisation, phase d’apprentissage. D’autre part, comme je travaille seul, ce n’est pas utile de préparer des grosses quantités de torchis d’un coup.

Après plusieurs couches de torchis à paille longue, pour la finition, je hacherai la paille pour obtenir un torchis plus lisse. Avec de la paille hachée, je pourrai procéder différemment et préparer plus de torchis à la fois. Il me faut trouver une solution appropriée. J’ai peut-être une idée ...

Grande journée que ce vendredi 24 juin : J’ai vidé l’intérieur du four !

Depuis le 19 avril, le sable qui m’a servi de support pour monter les tuileaux, se trouvait prisonnier à l’intérieur du four. Et surtout, je ne savais pas à quoi ressemblait le travail que j’ai fait.

J’ai donc bricolé un système pour évacuer directement le sable dans la brouette et j’en ai sorti 21 brouettes !!! incroyable !

Le sable était encore très humide et compact.

J’ai découvert l’intérieur avec un peu d’appréhension ... mais, oh miracle, c’est très réussi !

Sur la photo, on ne voit pas la sole car la bâche en plastique est toujours en place. On voit très bien la clé de voute et l’enroulement des tuileaux, c’est magique, je trouve ça très beau. Il faut maintenant nettoyer tout ça.

24 Juin

En fait, elle est très lourde cette pierre ... J’ai eu beaucoup de mal à la manipuler mais avec le palan et des rouleaux j’en suis venu à bout. J’ai conservé, pour le moment, une sangle en place, elle me sera surement utile quand je ferai la chape intérieure et la pose du carrelage. Je scellerai la pierre à ce moment là et il faudra la repositionner.

25 Juin

Et voilà après un peu de nettoyage ! N’ayons pas peur des mots : c’est Magnifique.

J’ai suivi les conseils donnés à la briqueterie DeWulf, j’ai jointoyé les pavés de sole avec un coulis d’argile. Conformément aux renseignements que j’avais lu précédemment, je les avais posés sur un très léger lit de sable sans faire de joint. Je suis donc entré à l’intérieur du four pour couler les joints d’argile.

Il n’y a plus qu’à attendre que ça sèche. Environ 6 mois ...

6 Juillet

Je n’ai pas travaillé beaucoup ces jours ci, quelques jours à Paris, quelques jours à la mer, plus les milles et unes autres petites choses ... mais quand même ...

Finition de la motte : Trois couches de torchis avec de la paille entière, longue. Et pour finir, une belle couche de torchis fait avec de la paille coupée (3 à 5 cm). Au final, c’est environ 15 à 20 cm de torchis qui viennent recouvrir les tuileaux, ça nous fait 22,5 cm de tuileaux plus 20 cm de torchis : 42 cm entre l’intérieur du four et l’extérieur.  L’ensemble devrait avoir l’inertie thermique recherchée.


Olivier Piedefer, le charpentier toujours aussi sympa, m’a donné des chutes de voliges en châtaignier pour faire le lattis entre les colombages. Il faut commencer par faire des rainures verticales, dans chaque pans de bois, à l’aide de la tronçonneuse. Puis tailler des lattes de châtaignier à la bonne dimension (jamais la même) pour les caler dans les rainures de telle façon qu’on obtienne une sorte de petite échelle dont les barreaux sont distant de 5 à 20 cm. C’est sur ces lattes que je vais poser le torchis ... en “torches“.

La technique (que j’ai lu, cf : Bibliographie ) consiste à faire une “torche“ avec de la paille longue, enrobée de terre (de boue ...) et de la poser à cheval sur la latte. Puis de répéter l’opération jusqu’à ce que la latte soit entièrement recouverte et recommencer de la même façon sur la latte du dessus et ainsi de suite.

C’est un travail long et minutieux.

Quel changement par rapport à ce que je faisais dans ma vie professionnelle ! Calculer des rendements financiers, c’est virtuel. Poser du torchis c’est concret, physiquement fatiguant et salissant. Mais la sensation est très différente, c’est un bonheur que de constater physiquement le résultat de son travail effectué avec des techniques que j’ignorais et que je découvre en avançant.


Après cette première étape, il faudra lisser chaque face avec du torchis fait avec de la paille hachée puis faire un badigeon de finition ... C’est pas fini !

La bonne idée, c’est d’avoir acheté un bac à sable pour enfants pour faire mon torchis : 20 Euros. Une grande auge plate de maçon, chez “PointP“, 110 Euros !!! En plus, pour 20 €, j’en ai deux, le bac à sable et son couvercle qui me sert pour mettre la paille que je coupe avec un ancien “coupe pain“ avec un socle en bois et une lame façon massicot.

Francis, le couvreur, est venu boucher le trou du toit qui laisse passer la cheminée. Il revient demain pour m’aider à poser la plaque du haut de cheminée car elle est trop lourde pour que je puisse la monter sur le toit tout seul.

Il en a profité pour finir la pose d’un petit “ourlé“ en zinc, une mini gouttière, au dessus de la porte. Cela évitera, malgré l’absence de gouttière, de se faire doucher les jours de pluie.

7 Juillet

Chose dite, chose faite. Francis, est venu ce matin à 8 heure et nous avons posé la plaque (35 Kg) en haut de la cheminée qui est donc, maintenant, terminée et les échafaudages démontés.

Entre les briques artisanales de la briqueterie DeWulf et le magnifique travail de compagnon de Francis, je trouve que c’est plutôt pas mal, l’ensemble est cohérent.

J’ai fait cette construction à partir du plan que j’avais dessiné (voir page : Plans) en m’inspirant directement de la cheminée du barbecue qui, elle, avait été construite par un professionnel. C’est typiquement la cheminée des maisons anciennes de la région.

Coté four, tout est maintenant fini. Reste à terminer le bâtiment : murs en pierres, torchis, carrelage et électricité...

L’intérieur du four est toujours très humide. Nicole m’a prêté un petit ventilateur “antique“ (elle comprendra), je l’ai installé à l’entrée du four et le fais tourner durant les heures chaudes de la journée, ça crée un courant d’air qui assure la ventilation de cet endroit clos. Mais faut pas rêver, 42 cm d’épaisseur de terre à faire sécher, ça va prendre un bout de temps !

20 Juillet

Après de grandes journées (très sympa) loin du chantier et un peu de chômage technique du à la pénurie de paille, je me suis remis au travail.

Fabrication du torchis après avoir fini la pose du lattis puis, pose du torchis. Pas si simple que ça en haut. Mon échafaudage n’est pas assez grand pour atteindre le haut du pignon, il m’a fallu faire l’acrobate avec mon échelle. Il n’y a plus qu’a attendre que ça sèche pour passer une couche de torchis de lissage...

25 Juillet

Je suis dans le torchis jusqu’au cou !

J’ai bouché tous les trous entre les colombages avec du torchis, fait avec de la paille non coupée, en enrobant chacune des lattes en châtaignier.

J’en suis maintenant au torchis de lissage. Je le fais avec de la paille hachée. J’avais commencé à hacher de la paille avec un coupe pain ... mais il est mort ! Pas assez solide, le manche a pris son indépendance, il a quitté la lame et est partis finir sa vie sur l’établis de l’atelier. J’ai avantageusement remplacé le défunt coupe pain par une veille serpe qui ressemble bien à une petite machette. A l’aide d’un billot et de cette serpe, je fais de la petite paille assez rapidement.

Dans mon auge «bac à sable» je mets 6 ou 7 seaux de terre argileuse (6 normalement, mais 7 quand j’ai mis trop d’eau) que je mouille pour obtenir une belle boue plastique. Puis, poignée par poignée, j’ajoute de la paille hachée que je malaxe avec mes bottes. Pour une auge de terre, j’ajoute une auge de paille hachée (le couvercle du bac à sable) Au final, le volume est quasi équivalent à celui de la terre seule ... c’est étonnant !


C’est en forgeant qu’on devient forgeron ... Au début, j’avais bien du mal à manipuler cette terre collante pour la faire adhérer.

Maintenant ma technique est plus efficace : je fais des boulettes de torchis que je jette assez violemment sur le mur à enduire et ça tient très bien ! Ensuite, avec la paume des mains, je lisse toute la surface et termine le lissage à la petite truelle, la langue de chat.


C’est suffisamment lisse et je pense pouvoir terminer avec un simple badigeon de chaux aérienne et terre sans avoir à faire un enduit.

Pour le moment, je dois finir le torchis de lissage extérieur (l’intérieur est déjà fini) avant de partir en vacances ce vendredi ... Pas de temps à perdre.

A mon retour, fin août, j’espère que tout sera bien sec pour faire les badigeons...

24 Août

Les grandes migrations estivales sont terminées. Je suis revenu hier.

Les torchis ont bien séchés. Je vais me remettre au travail et j’espère bien finir le bâtiment cet automne.

Dans l’ordre : Finir le mur Sud, combler l’extérieur puis poser du torchis et, à l’intérieur, enduire en pierre à vue.

Faire le mur en pierres entre le four et le mur Nord.

Faire les peintures des bois extérieurs (à l’intérieur je ne sais pas encore, peut être un coup d’huile de lin?)

Faire les badigeons sur les torchis à l’intérieur

Faire les enduits sur les torchis à l’extérieur

Couler au sol une petite chape et poser les pavés de terre cuite (à aller chercher à la briqueterie DeWulf).

Installer l’éclairage.


Aujourd’hui, je me suis attelé au mur Sud extérieur.

Ce mur est le seul élément que j’ai conservé de l’ancienne bergerie. La partie basse est double jusqu’à la poutre horizontale (la sole). Au dessus, il ne reste que les pierres coté intérieur. L’autre moitié de l’épaisseur est occupée par les pans de bois et il y a un vide important entre eux et les pierres de l’intérieur. J’ai comblé le vide avec des restes de briques et du mortier de chaux. Il n’y a plus qu’a poser du torchis.

J’ai aussi piqué les joints des pierres du mur Sud coté intérieur. Je n’osais pas le faire avant d’avoir renforcé le mur par l’extérieur de peur de tout faire tomber. J’ai enlevé des «bricolages» au plâtre qui servaient à fixer des anneaux et autres pièces en bois, peut être d’anciennes étagères ? Après avoir bien mouillé, j’ai rebouché les trous avec du mortier de chaux et des pierres. Je me suis même amusé à sceller un oursin fossile (finalement c’est une pierre) pour boucher un trou ... Clin d’oeil. J’ai ensuite détrempé le mur au jet version pluie, pour pouvoir faire les joints prochainement.

Demain, approvisionnement en chaux aérienne CL90.

29 Août

Il y a eu un gros orage avec de la grêle et beaucoup de vent, une vraie tempête. Bien sûr en Normandie les vents dominants viennent de l’Ouest et le pignon Ouest a été bien lavé. On voit très bien la paille qui ressort. Elle a retenu la terre du torchis, rien de grave mais il est important de faire l’enduit pour protéger le torchis. Changement de priorité, l’enduit passe en priorité Un.


J’ai préparé l’enduit avec 50% de sable, 25% de chaux CL90 et 25% de terre. Ca m’a fait un mélange d’une très jolie couleur. En séchant la couleur s’éclaircie beaucoup, on voit sur la photo de droite deux panneaux du haut qui commencent à sécher. (on voit aussi que cette année il y a beaucoup de pommes ...)


Le torchis du mur Sud est posé, je vais l’enduire prochainement, dès qu’il sera complètement sec.

Je n’ai pas fait le même torchis que sur les autres murs. Celui-ci n’est pas posé sur un lattis de châtaignier mais sur un fond en briques et mortier.

J’ai mis un peu de sable dans le mélange de paille coupée et de terre.

Et, pour faire comme dans les livres, j’ai griffé le torchis pour une meilleure adhérence de l’enduit...

Il reste les joints des pierres du bas à faire.

J’ai également posé les premières pierres pour terminer le mur à gauche du four. J’avais laissé cette ouverture qui me permettait de circuler plus facilement sur le chantier ... signe qu’on arrive au bout !

A l’intérieur j’ai fini mes joints sur le mur en pierre. Un boulot qui demande pas mal de patience. J’ai posé une rangée de pierres pour finir le haut. Ce mur va être très long à sécher car il est très épais et il y a des joints frais à l’intérieur et du remplissage de briques et mortier plus du torchis à l’extérieur.

5 Septembre

Le mur du four est entièrement monté. Comme toujours, c’est assez long car le mortier de chaux ne sèche pas rapidement et, pour empiler les pierres les unes sur les autres, il est prudent d’attendre que les rangées du dessous soient sèches. La «Patience» aura été le maître mot de tout ce chantier !


Maintenant que le fournil est clos, l’ambiance intérieure est très différente et le volume du petit grenier fait vraiment partie de la pièce. Ce mur sera plus homogène lorsqu’il sera sec, et donc de la même couleur que la partie où il y a le four... Patience ...

7 Septembre

Les joints du bas du mur Sud, coté rivière, sont faits. Ca faisait un moment que je repoussais ce travail, pas motivé, c’est bas et fastidieux. Mais c’est fait !

Il me reste à faire l’enduit par dessus le torchis mais j’attends qu’il soit sec. Je pensais le faire alors que le torchis était encore humide mais j’ai lu qu’il fallait attendre qu’il soit complètement sec. Donc j’attends...


J’ai essayé et abandonné le badigeon sur les panneaux de torchis à l’intérieur. Le résultat n’était pas satisfaisant.

C’est donc de l’enduit que j’ai posé.  Un vrai bonheur à faire, c’est très onctueux.

... Ca aussi c’est fait.

Formule :

50% de sable tamisé,

25% de terre argileuse tamisée,

25% de chaux CL90.

13 Septembre

Encore une étape de passée, j’ai installé l’éclairage.

Une suspension toute simple au milieu et des spots équivalent à 50 Watt mais avec des leds.

Les leds ont l’avantage de ne pas chauffer ce qui m’a permis de les installer sur les poutres pour éclairer la charpente.

Trois spots sur chacune des sablières et deux autres dans le grenier. Huit au total.

Il me reste à raccorder le câble du sol, qui alimente les deux prises à gauche de la porte du four, mais j’attends de couler la dalle pour le faire.


24 Septembre

J’ai installé des “guides“ au sol pour pouvoir couler une belle dalle en chaux, bien plane. Des tasseaux de 27 par 27 de 2 m de long m’ont servi pour faire cette préparation à l’aide d’un niveau et d’une règle en aluminium.

Et justement, le lendemain, ma soeur est passée nous faire un petit coucou en rentrant de voyage et Dany, son mari, a insisté pour me donner un coup de main pour “tirer“ la dalle ! Quelle aubaine. C’est la première fois que quelqu’un vient m’aider !

8 heure le matin, nous sommes à pied d’oeuvre. Dany à la bétonnière et moi à la dalle. Trois volume de sable pour un volume de chaux, et c’est parti. A midi c’est fini. Sympa de travailler à deux. Merci Dany.


26 Septembre

Les carreaux de terre cuite étaient commandés depuis Mai, je suis donc allé les chercher à la briqueterie DeWulf mais une mauvaise évaluation du poids m’a obligé d’y retourner une seconde fois.

Toujours d’excellents conseils, j’ai également acheté de la chaux de Saint Astier qui va me permettre de faire une barbotine (Batichaux) qui accroche et également une autre chaux (Tradiblanc) et du sablon pour faire les joints.

1er Octobre

Jean François m’a prêté une carrelette électrique de pro !

Et voila, j’ai commencé la pose du carrelage. Pavés en terre cuite “paille - rosé“ collés à la barbotine sur la dalle de chaux (qui a eu le temps de “raidir“).

A la briqueterie, ils m’ont dit que je n’ai pas choisi le calepinage le plus simple car je veux poser les pavés en “tapis“ : 2 rangs droits à la périphérie et le reste en diagonale, à joints coupés. Mais c’est joli.

Sur internet, j’ai trouvé les conseils qui m’ont permis de tracer ma pose au cordon à encre poudre bleue. Théoriquement je devrais finir par un rang de pavés entiers devant la porte, alignés sur la pierre de seuil ... On verra si j’ai tout bon bientôt ...

4 Octobre

Carreleur, c’est un vrai métier !

La théorie c’est bien beau, mais la pratique c’est autre chose ...

Ils avaient raison chez DeWulf, c’est pas simple. Le traçage est primordial. Heureusement j’ai tout bien fait grâce à la vidéo vue sur internet et mes lignes bleues me sont très utiles.

Quant à la pose ... Il est impératif de faire tremper les pavés pendant toute la nuit au minimum, voire 24 heures, avant d’envisager de les poser. La barbotine doit être de consistance “pâte à crêpe“ c’est à dire qu’il faut mélanger environ 1,5 volume de Batichaux pour 1 volume d’eau. Mais j’imagine que c’est variable en fonction de l’humidité de la chape. Le plus intéressant c’est que les pavés sont tous différents ... et certains sont bien vrillés, impossible de les poser à plat. Ceux là, je les réserve pour les découpes. Alors justement, les découpes il y en a beaucoup. Je remercie Jean-François et sa carrelette sur table, un vrai bonheur, et pas de poussière. Donc j’enduis le dessous du pavé de barbotine et je badigeonne le sol en faisant un dépôt plus important au milieu. Ca permet, une fois le pavé déposé à sa place, en lui tapant dessus avec le maillet en caoutchouc, de répartir la barbotine uniformément, sans laisser de vide en dessous. Les vides, je les repère  avec le maillet, ça sonne creux. Alors, je dépose et je repose avec plus de barbotine. Patience, toujours patience ! Mais ça avance bien.

Fabuleuse lumière du soir en ce début d’Octobre  ...

5 octobre

Extraordinaire ! Mon tracé était bon : les derniers pavés devant la porte sont pile poil au bon endroit et entiers !

Mais ce n’est pas encore fini, il reste à faire les joints. Mais pour cela, il me faut attendre que les pavés soient secs (ils ont trempés 24 h dans l’eau pour la pose à la barbotine).

Quand ils seront secs (1 bon mois) je les badigeonnerais à l’huile dure et, après séchage, je pourrais faire les joints car les pavés seront devenus beaucoup moins absorbants donc beaucoup moins salissants. A suivre ...

En attendant, reste à peindre les bois extérieurs mais pour ça il faut que le temps se mette au beau, les bois doivent être le plus secs possible.

16 octobre

Les pavés sèchent, ils deviennent de plus en plus clairs. Tout va bien.


Je m’attaque à la peinture pour les bois extérieurs. J’avais acheté, il y a déjà un petit moment, les pigments chez “SENNELIER“ à Paris. Je veux faire ma peinture, comme le faisaient les anciens, avec des composants simples et non polluant. De plus, ces peintures sont souples et laissent respirer le bois.

J’ai utilisé la recette de “Terres et Couleurs“ à se procurer en achetant le fascicule (voir Bibliographie )

5 litres de peintures couvrent environ 15 m2, il faut :

de d’eau

de la farine

de la terre colorante

du sulfate de fer

de l’huile de lin

du savon liquide

Tout cela est facile à trouver et pas cher ; farine de blé ou de seigle, les terres colorante coûtent environ 10 euros les 7 ou 800 grammes, le sulfate de fer c’est du démoussant qu’on trouve facilement en jardinerie, l’huile de lin dans tous les magasins de bricolage et le savon liquide dans le “pousse-mousse le petit marseillais“ de la salle de bain.


Pour mes colombages je veux une couleur marron très foncé. J’ai acheté des terres colorantes d’Italie : Terre d’ombre naturelle (très sombre) et Terre d’ombre cuivrée (avec une pointe de rouge) et je les ai mélangées.


D’abord, il faut bien mélanger la farine dans une petite quantité d’eau, 2 ou 3 centilitres, puis ajouter toute l’eau. On fait bouillir et on laisse cuire 15 minutes en remuant bien car ça attache vite au fond. Ensuite, on ajoute la terre colorante et le sulfate de fer. Attention, le sulfate de fer fait monter très rapidement la préparation dans le faitout et ça peut déborder très vite. On laisse cuire encore 15 minutes en tournant tout le temps. Puis c’est le tour de l’huile de lin, même chose, on l’ajoute en remuant et on laisse encore cuire 15 minutes. Pour finir, on verse le savon liquide, on mélange bien et on laisse refroidir.


Pendant que ça refroidit on nettoie la peinture qui a débordé quand on a ajouté le sulfate de fer ... Hé oui, je me suis fait avoir ! Mais j’ai fait une belle peinture naturelle couleur chocolat noir. Reste à peindre. Si le temps reste au beau je commencerais demain. A suivre.

19 octobre

Voila ce que ça donne et ce n’est pas terminé. Il reste à peindre la partie arrière du bâtiment et, plus compliqué, la porte et les fenêtres.

Justement, on voit sur les photos qu’il manque la porte et les fenêtres, je les ai démontées et apportées à l’atelier pour les nettoyer à la ponceuse et au décapant. Ce sont des fabrications industrielles traitées et teintées en usine et il est impossible de peindre sur ce type de revêtement donc, je décape.

Ca fait trois jours que je peins et le temps n’est plus au beau. Le premier jour, avec le soleil, j’ai peint le pignon Ouest, c’est le moins abrité. Hier et aujourd’hui, entre deux averses, j’ai peint les façades Nord et Sud. Les bois sont à l’abri sous la toiture.

J’avais fabriqué un peu plus de sept litres de peinture et cela n’a pas suffi. J’en ai refait un litre et demi cet après midi (cette fois sans débordement). C’est bien commode de pouvoir refaire de la peinture soi-même en fonction des besoins.

Cette peinture est très agréable à poser, elle est souple, tient bien sur la brosse, ne coule pas et s’étale très bien. Moi qui n’aime vraiment pas faire des travaux de peinture, je suis plutôt agréablement surpris. De plus outils et pinceaux se nettoient facilement à l’eau.

26 octobre

Ouf ! fini la peinture. La vrai difficulté c’est de revenir au bois naturel sur les fenêtres Lapeyre. J’ai passé cinq fois plus de temps à gratter, poncer et nettoyer les deux fenêtres et la porte, qu’à peindre! Mais c’est fini.

Sur cette photo, on voit la porte ... peinte en marron, comme les pans de bois. Très chic !

Claude est venu avec son tracto-pelle faire du propre tout autour du bâtiment, enlever quelques souches de sycomores et mettre tout à plat. Il a également apporté quelques camions de terre végétale et l’a répartie de telle sorte qu’au printemps, il y aura une belle pelouse. On a également fait de la terre battue sous l’abri, autour de la motte.

Il ne me reste plus qu’à faire les joints du carrelage à l’intérieur et ce sera entièrement fini.

31 octobre 2011      C’est fini ! (la construction)

Les joints sont faits. Un volume de chaux (batichaux de st Astier), un volume et demi de sable tamisé et un demi volume de sablon. Bien mouiller le tout et remplir les joints. Même après avoir passé de l’huile dure (bio pin) sur les carreaux de terre cuite il est assez difficile de les nettoyer des excédents de mortier à joint : d’abord je les gratte avec une raclette en caoutchouc puis je les lave avec une éponge, plusieurs fois, et enfin, je les fini avec une éponge et du vinaigre d’alcool à 8 degrés. Séchage ... et nouvelle couche d’huile dure au chiffon.  ... Et c’est fini !

Je vais laisser passer l’hiver et faire le premier feu au printemps ... à suivre.

En attendant, on va boire un pot pour fêter la fin des travaux.

2012 ... et quelques mois plus tard...

13 mars, fin de l’hiver : Le Premier feu !

Ça a été difficile d’attendre jusqu’à aujourd’hui, mais il fallait laisser passer l’hiver pour avoir un bon séchage de toute cette argile. J’ai enlevé le sable à l’intérieur du four le 24 juin 2011. La motte a été recouverte de torchis en juillet. Voila huit mois de passés, il me semble que tout ça doit être aussi sec que le climat normand le permet.

Donc le dérhumage a commencé aujourd’hui. Un grand moment. J’ai froissé un peu de papier journal et disposé dessus une poignée de petits bois (brindilles) bien secs. J’ai disposé un thermomètre sur la sole pour contrôler que la chaleur ne soit pas trop élevée, et j’ai craqué une allumette ...

Le premier feu dans MON four est allumé . Bonheur !


Le feu n’a pas duré plus de 10 minutes. Le thermomètre, posé sur la sole, n’a pas franchi le cap des 50 degrés. Pourtant, devant la porte, je sentais très bien la chaleur des flammes et de la condensation s’est formée et a ruisselé sur le châssis de la porte. Tout va bien. Demain je recommence, et les jours suivants aussi, doucement, plusieurs jours de petit feu puis, j’augmenterai le volume de bois pour un feu plus important et plus long.

J’oubliais, la cheminée marche très bien, la fumée s’évacue directement sans enfumer le fournil.

C’est sympa de voir de la fumée sortir de la cheminée qu’on a construit soit-même.